Gouvernement Valls : toujours plus dur contre les faibles

Publié le par André Chassaigne

 Le pacte de responsabilité et ses 50 milliards de coupes dans les dépenses publiques, présenté en urgence par le Gouvernement de Manuel Valls, est un coup de force contre le pouvoir d’achat des plus modestes. Pour appuyer ce constat dramatique, partons d’un exemple concret. A l’automne dernier, lors du débat sur la réforme des retraites à l’Assemblée nationale, le choix de repousser de 6 mois la revalorisation annuelle des pensions de base, du 1er avril au 1er octobre, avait été à deux reprises rejeté majoritairement grâce à une forte implication des députés du Front de Gauche. La Ministre des Affaires sociales et de la Santé avait alors contraint les députés à deux reprises à émettre un nouveau vote pour rétablir ce report, véritable racket contre les retraités. Non seulement, le nouveau gouvernement de Manuel Valls entérine ce recul du pouvoir d’achat pour les retraités de notre pays, mais il prolonge en réalité ce gel pour une période supplémentaire de 12 mois. Ainsi, les pensions de base ne seront pas revalorisées par rapport à l'inflation cette année, et le décalage de six mois étant déjà effectif, les pensions de base seraient donc gelées jusqu’au 1er octobre 2015 !

 Faisant fi de la sanction des municipales, le Président de la République et son nouveau Gouvernement ont décidé d’ampifier le coup de barre à droite. Manuel Valls entérine au pas de course un choix politique désastreux pour les plus faibles, sans tenir compte des effets à venir sur la vie d’une majorité de nos concitoyens, déjà rendue si difficile. Il accélère même le siphonage des ressources des plus pauvres, pour mieux encourager les plus riches dans leur boulimie financière.

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 Malgré ces reculs inacceptables, c’est sans surprise que la déclaration de politique générale prononcée par le Premier ministre a été approuvée par l’Assemblée nationale avec le soutien d’une majorité de députés socialistes, radicaux et écologistes. Cette « confiance » parlementaire, dénuée de conviction, ne saurait cependant dissimuler la défiance généralisée que le peuple de gauche a exprimé en s’abstenant massivement aux élections municipales. En votant contre la confiance au gouvernement, les député-e-s du Front de gauche ont voulu porter la colère du peuple contre la rigueur budgétaire et l’austérité imposées par la commission européenne et les renoncements scandaleux du gouvernement devant les exigences du Medef et de la droite. Partout en Europe, ces politiques provoquent colère et désespoir.

 Sans concertation, ni consultation des citoyens, c’est une austérité brutale et systématique qui se profile non seulement pour les budgets publics, les acquis sociaux, la santé et la protection sociale, mais également pour les collectivités et les territoires. Les règles imposées par l’Union européenne et le cap des 3% maximum de déficit public fixé pour 2015, le cadeau de 30 milliards d’euros fait aux entreprises, compensé par la baisse des dépenses publiques de 50 milliards sur trois ans, le coup de hache de 21 milliards pour la Sécurité sociale et de 10 milliards pour les collectivités locales… tout concourt à alimenter une véritable crise sociale et démocratique.

 Les député-e-s du Front de gauche s’attacheront pour leur part à construire une véritable alternative à la politique actuelle, en retissant le lien de confiance avec les citoyens et en élargissant le front de résistance, y compris à l’Assemblée nationale.

 

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